En signant officiellement la convention de la Chaire Innovation Santé le vendredi 12 avril 2024, l’UMONS et le Centre Hospitalier EpiCURA ont franchi une nouvelle étape dans une aventure entamée il y a huit ans. « Nous avons déjà signé un premier accord en 2016, accord qu’on développe et amplifie par le biais de cette Chaire », a d’ailleurs souligné François Burhin, Directeur Général du Centre Hospitalier EpiCURA.
« Nous confirmons un partenariat », a commenté dans le même sens le Recteur de l’UMONS, le prof. Philippe Dubois. « Depuis près de huit ans maintenant, nous travaillons dans le management de la qualité, la gestion des risques hospitaliers, l’ingénierie des processus, le développement d’outils basés sur l’intelligence artificielle pour le développement médical, le développement d’études de différentes maladies, la gestion du stress et la gestion émotionnelle du personnel soignant en situation de crise sanitaire. Et cette liste n’est pas exhaustive », a-t-il ajouté.
Dans le cadre de cette collaboration prolongée, EpiCURA allouera un budget de 100.000 euros par an, pendant 5 années, pour le financement de recherches scientifiques, la création de formations-actions dans le domaine de la médiation et l’organisation de conférences destinées à un large public dans les domaines de l’innovation médicale ou encore de l’éthique.
La Chaire Innovation Santé s’articulera autour d’actions dédiées à la recherche et à la formation. L’UMONS apportera ses compétences et son expertise en matière de recherche et formation, notamment dans les domaines traités par ses Instituts de Recherches et par ses Facultés. De son côté, EpiCURA amènera ses compétences et son expertise opérationnelle dans les différents domaines de l’action hospitalière (médical, soins infirmiers, soins paramédicaux…) et, plus largement, dans toutes les matières intéressant une grande entreprise.
Première thèse co-financée
En termes de recherche, la Chaire permettra non seulement de renforcer les collaborations scientifiques déjà existantes entre l’UMONS et EpiCURA, mais aussi de développer de nouvelles recherches, notamment au travers de thèses co-financées. Une première thèse co-financée a d’ailleurs déjà démarré. Les travaux sont menés au sein du laboratoire de Biochimie Métabolique et Moléculaire du Pr. Anne-Emilie Declèves et au sein du département de Néphrologie et de Dialyse d’EpiCURA, sous la direction du Dr Frédéric Debelle. Le sujet concerne un problème de santé publique, à savoir la maladie rénale chronique.
La maladie rénale chronique représente un défi sérieux dont la prévalence ne fait qu’augmenter. Les facteurs de risque cliniques de la progression de la maladie rénale chronique comprennent notamment les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le diabète et l’obésité.
Récemment, il a été démontré qu’une nouvelle classe d’agents antidiabétiques, les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose 2 (SGLT2i), offrait une protection rénale supplémentaire, même en cas de maladie rénale chronique non diabétique. Les mécanismes sous-jacents ne sont pas encore entièrement compris. Par conséquent, dans le cadre de sa thèse, Francesca Luna Vargas investiguera par des approches in-vitro et cliniques, les effets de ces inhibiteurs sur le métabolisme cellulaire de cellules rénales, appelée cellules tubulaires proximales. Francesca Luna Vargas travaillera également sur la recherche de métabolites biomarqueurs des effets bénéfiques de ces agents grâce au support de la plateforme du bioprofiling de l’UMONS, avec l’aide du Pr. Jean-Marie Colet.
Cette démarche promet d’ouvrir de nouvelles perspectives dans la protection rénale, offrant ainsi un espoir pour une gestion plus efficace de la maladie rénale chronique.
Cycle de conférences
En termes de formation, les deux partenaires mettront en place un cycle de conférences dans le domaine de l’innovation médicale, à destination des professionnels de la santé ainsi qu’aux étudiants et chercheurs des Facultés de l’UMONS dont la Faculté de Médecine, Pharmacie et Sciences Biomédicales. Des formations seront également proposées aux professionnels d’EpiCURA notamment dans la thématique de la médiation hospitalière, et ce, en collaboration avec la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation de l’UMONS.
Au niveau des conférences qui seront organisées à destination du grand public, le Directeur Général du Centre Hospitalier EpiCURA François Burhin annonce des thèmes disruptifs. « C’est-à-dire d’avoir des personnalités qu’on n’a pas l’habitude d’entendre, et qui viennent avec une autre approche de la santé. On espère que cela intéressera à la fois un public de professionnel, mais aussi un public un peu plus large.»
Cette nouvelle Chaire vient s’ajouter aux sept autres Chaires en cours à l’UMONS. « L’attractivité de l’université est de plus en plus présente. Nous sommes sollicités pour des partenariats. Nous avons actuellement huit Chaires, dont la moitié concerne le domaine de la santé », a rappelé le prof. Philippe Dubois.
Trois autres Chaires sont en cours de construction, ce qui portera à 11 le nombre de Chaires à l’UMONS.